Port de Sauzon. Un incontournable. Façades, volets, toits d'ardoises et de tuiles, briques s'inscrivant dans le carré et la géométrie des points. On ne peut pas trouver mieux sur le plan géométrique. J'ai donc classiquement utilisé le double croix, les points jacquard, hongrois, de Brighton...
C'est pour cette raison que l'originalité devait se situer ailleurs : l'eau. L'élément aquatique qui se prête plus volontiers à la technique de l'aquarelle qu'à celle de la tapisserie. Il y est, pourrait-on dire, dans son élément. Le support des grands points de laine ne m'est pas venu tout de suite à l'esprit. Celui que j'ai utilisé ici, je l'emploie en général pour les structures verticales des tronc d'arbres. Il forme des écailles. Là, nous le retrouvons sur une grande échelle puisqu'il couvre plus de la moitié du tableau, et de manière horizontale. Les petits rectangles intérieurs à la figure, que je fais contraster avec le reste du point, suggèrent des éclats de lumière ou des traits d'écume.
Le sens de ce point droit permet aussi de jouer sur les reflets (barques, mât, façades des maisons...). Le point n'est pas compliqué en lui-même. Ce sont les couleurs, le jeu des reflets, ainsi que le choix de matières lustrées qui donnent son mouvement et sa brillance à la surface de l'eau.
Pour les verdures et les frondaisons, le point de velours, là encore, s'est imposé de lui-même. Sauzon étant un classique de l'imagerie littorale, le choix du cadre en bois marron à l'ancienne, avec quelques veines, était évident.